À la limite de tout résonne l’entièreté de la création. Un endroit où la chose, le lieux, l’état cesse d’être pour se permettre de redevenir tout. L’aleph, ce point de départ primordial de toute substance créatrice encore indécise. L’endroit où l’ensemble se confond avec le fragment et vice-versa. L’indissociable.

C’est entre deux vagues où la prochaine est en train de naître. C’est entre deux instants que l’infini se cache. C’est entre deux mots que le silence parle. C’est à l’orée des bois, à demi-endormi, que le fantastique et l’imaginaire nous guette et que l’homme redevient animal. C’est entre deux espaces que se retrouve des lieux sans substance, des murs qui s’écroulent et des ponts à demi achevés. C’est entre deux livres que la connaissance ne sait toujours pas. C’est dans la confusion entre la mort et la vie que se renferme des passages vers tous les ensembles de structures organisées. C’est entre deux couleurs que se retrouve le spectre entier. C’est entre deux coups de crayon que se retrouve tous les dessins qui n’existe pas encore. C’est entre deux notes qu’on y retrouve tous les harmonies qui rythme la vie. C’est entre deux corridors que se trouvent toutes les portes…

…Entrouvertes, certaines d’entre-elles nous mènent au rivage, d’autres aux frontières entre le jour et la nuit. Les mots et la chose exprimée s’attirent et se repoussent se stabilisant parfois le temps d’un instantané auquel on réinventera le souvenir, car il sera immanquablement toujours teinté du moment présent. Ce moment qui oscille sans arrêt, qui est et n’est plus à la fois.

© Texte et dessin par Marc-André Huot.2017-07-27 - 01 9x12

Graphite 9″ x 12″.

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