Profitant d’une journée de repos, je décidais d’aller marcher dans un îlot de nature fragile au milieu de la ville.

Au début j’étais dans mes pensées et mes préoccupations en repensant à la semaine difficile que je venais de traverser. Tout autour de moi se dessinait un décor si familier qu’il glissait sur mon esprit. Rien ne collait à mon regard car j’étais aveuglé par mes distractions.

Soudainement, j’ai suis frappé par une belle lumière qui m’attire vers un bel arbre. D’ici, je peux le regarder dans son ensemble et en m’approchant un peu plus, j’accède à d’autres détails. Certaines informations s’offrent à moi comme lorsqu’on est fasciné par un bon livre; et plus je l’observe, plus mon attention est soutenue. Doucement le temps perd sa raison d’être.

Des liens se forgent entre moi et mon sujet. Ces ramifications empruntent des chemins guidés par mes expériences passées, ma culture et mes croyances. Des ponts se bâtissent entre tout ce qui m’entoure m’offrant le loisir de vagabonder dans d’infinis sentiers parfois encore peu empruntés. Le sens que j’accorde à cet arbre, à cet instant, évolue dans des directions inattendues. L’émotion du départ qui m’avait attiré ici se dissolvait avec le sentiment de perte de moi-même. Je devenais lentement le lieu.

Quand la musique d’un oiseaux arriva vers moi je me mis à siffler. Cet air me rappelait que je devais être de retour à la maison pour dîner.

Suspension
© Texte et photo par Marc-André Huot.